Un bon gros mélo...

Une vie inachevée
de Lasse Hallström

Genre : Drame
Durée : 1h41
Sortie cinéma française : 4 janvier 2006
Nationalité : Film américain
Tous publics

Le Wyoming, de nos jours. Fermier à la retraite, Einar Gilkyson est un homme endurci qui a tiré un trait sur son passé. Encore affecté par la mort de son fils unique, survenue dix ans plus tôt, il a laissé son ranch, tout comme son mariage, partir à vau-l'eau. Il n'a désormais d'estime que pour son vieil ami et employé Mitch, grièvement blessé par un grizzli.
Alors qu'Einar compte bien finir ses jours reclus dans la solitude et la tristesse, sa belle-fille Jean, qu'il tient pour responsable de la mort de son fils, arrive en ville sans un sou. Fuyant son petit ami, la jeune femme est accompagnée par Griff, âgée de 11 ans, qu'elle affirme être la propre petite-fille d'Einar ? et dont il ignorait l'existence. Du jour au lendemain, Einar voit sa vie paisible bouleversée et les vieilles rancoeurs refaire surface...

Avec des comédie dramatiques, des romances et des drames très largement accablés par la presse française tels que Le Chocolat ou Terre Neuve, le cinéaste suédois Lasse Hallström ne s'est guère fait apprécié pour l'ensemble de sa carrière dans l'hexagone.
Une fois n'est pas coutume, le réalisateur nous revient et propose au spectateur Une vie inachevée, un nouveau drame qui ne semble, en aucune manière, s'éloigner des films qu'il a déjà signé et que la presse française a d'ailleurs, une fois de plus, critiqué de manière catégorique et très sévère.

Il faut bien l'avouer, ce nouveau film de Lasse Hallström, qui semble apparemment incapable de se démarquer des autres oeuvres qu'il a réalisé, apparaît comme un film d'une grande banalité en puisant ses idées des innombrables drames qui existent déjà, et surtout en n'y apportant aucune originalité. De plus, il est évident que certains - et notamment les plus exigeants - seront indignés de voir un mélodrame dépourvu de réels intérêts parce qu'il se montre bien trop prévisible et qu'il ne parvient jamais à surprendre le spectateur. Cette histoire éculée, dans tous les sens du terme, ne se rehausse malheureusement pas avec un ton dramatique assommant et avec des bons sentiments qui intensifient les scènes très nettement imprégnées d'un sentimentalisme excessif du début à la fin, ce qui aboutit à un film sirupeux et relativement gluant. On ne peut également que regretter les multiples clichés que comporte le film et qui lui enlèvent encore toute singularité, ou encore les personnages dotés de tous les stéréotypes pour émouvoir artificiellement le spectateur. Bien sûr, on pourrait encore reprocher au cinéaste de ne faire aucun effort au niveau de sa réalisation très académique et de sa mise en scène classique et bien moyenne. De même, la narration, d'un ordinaire tout aussi flagrant, peut d'avantage en agacer plus d'uns. Cependant, malgré tous ces gros défauts, les plus sensibles aux bluettes habituelles, les personnes qui aiment s'émouvoir seront séduits par cette histoire, certes, ordinaire et au ton mélo, mais qui nous offre de grandioses et somptueux décors de la nature et un moment d'émotion assez intense fort, bien qu'il soit toujours très artificiel. Néanmoins, c'est grâce au casting composé des grands Roberd Redford (L'homme qui murmurait à l'oreille des cheveux, L'enlèvement) et Morgan Freeman (Million dollar baby, Batman begins) qui interprètent, avec brio, deux hommes touchants et qui transmettent une grande humanité que l'on est interpellé par le film. On peut également noter la présence de Josh Lucas (L'Autre rive, Furtif) qui nous offre une prestation touchante. Finalement, Une vie inachevée se montre bien loin d'apparaître comme un grand film, mais il se dévoile comme un drame qui réussira à émouvoir les amateurs du genre, en dépit de réussir à les passionner en raison de quelques longueurs relativement insupportables et de l'éternelle morale que l'on retrouve, une fois de plus, dans ce drame à la sauce très américaine.

Note film : 2/5